Souvenons-nous de Glenn Patrick, dont le cas représente indéniablement l’une des conséquences négatives d’une éventuelle mise en application de l’article 42 de l’avant projet de constitution. Dans une vidéo filmée depuis sa forêt refuge, peu avant d’être abattu par nos forces de l’ordre, il dénonçait l’expropriation foncière du peuple gabonais au profit des multinationales sous le regard de l’état.
L’article 42 est non seulement en totale contradiction avec le préambule alinéa 12 de l’avant-projet de constitution, mais il condamne également les populations gabonaises à une impuissance et une précarité accablante. Les entreprises étrangères, soutenues par des politiques complaisants, se moquent ouvertement de leurs obligations envers les communautés autochtones, et cet article ne fait que renforcer cette situation désastreuse.
Pour rappel, Les pratiques, la législation et la réglementation foncières en vigueur au Gabon, avant et depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960, font clairement ressortir que l’État est consacré propriétaire ou plus exactement gestionnaire exclusif des terres par le biais de la théorie coloniale. Ce système de création administrative de la propriété privée a été copié par toutes les puissances coloniales de l’époque y compris le Gabon.
Aujourd’hui, face à l’histoire nous avons l’opportunité de changer les choses et de nous réapproprier nos terres. C’est pourquoi il est essentiel d’affirmer, comme le préambule l’indique, la souveraineté du peuple sur les ressources, tout en précisant que l’État ne détient que la jouissance, dans le respect des communautés autochtones.
C’est pour toutes ces raisons que le peuple Gabonais est contre cet article de l’avant-projet de constitution pour notre Essor vers la félicité.